Sony attaqué en justice : vers la fin des prix abusifs sur le PlayStation Store ?
Sony se retrouve une fois de plus dans la tourmente judiciaire. Une association de défense des consommateurs attaque le géant japonais en justice, l’accusant de gonfler artificiellement les prix des jeux sur le PlayStation Store.
La tension monte autour de la politique tarifaire de Sony. Les nouveaux jeux comme Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii ou Kingdom Come: Deliverance 2 sont généralement 10 à 20 € moins chers en version physique qu’en version numérique le jour de leur sortie. Et à côté de ça, les prix des jeux dématérialisés baissent rarement avec le temps. Selon l’association néerlandaise Massaschade & Consument, Sony imposerait des prix artificiellement élevés sur le PlayStation Store, empêchant les joueurs d’acquérir leurs jeux PS4 et PS5 ailleurs. Elle dénonce une « taxe Sony » injustifiée, et appelle les joueurs néerlandais à se joindre à l’action collective pour obtenir réparation.

Crédit image : Les Aventures Ludiques
La « taxe Sony » dans le viseur
Dans un communiqué, l’association explique les raisons de son action : l’industrie du jeu vidéo est devenue un poids lourd économique, dépassant le cinéma, la télévision et la musique. Sony, en tant que fabricant de la console la plus vendue au monde, occupe une position dominante. Selon l’association, le firme japonaise en profite pour mener une stratégie commerciale abusive.
Les plaignants dénoncent ce qu’ils appellent la « taxe Sony », une surfacturation qui pénalise les joueurs sans leur offrir la moindre contrepartie. L’argument est clair : en obligeant les joueurs à acheter leurs jeux et contenus via le PlayStation Store, Sony s’assure de fixer librement ses prix, sans craindre la concurrence des revendeurs tiers. Cette stratégie, jugée illégale au sein de l’UE, permettrait à l’entreprise de gonfler artificiellement les tarifs.
Et les chiffres avancés sont accablants : jusqu’à 47 % d’écart entre les prix des jeux numériques et leurs versions physiques. Un gouffre qui fait grincer des dents les joueurs, surtout quand on sait qu’en boutique, les promotions sont bien plus fréquentes.
Un procès qui pourrait tout changer
L’action collective est ouverte à tous les résidents des Pays-Bas ayant effectué un achat numérique sur le PlayStation Store depuis le 29 novembre 2013. Une procédure simple et gratuite permet de rejoindre le mouvement. L’objectif ? Obtenir un remboursement pour les millions de joueurs qui ont payé trop cher leurs jeux. La « taxe Sony » est au cœur des débats, et l’issue de cette bataille juridique pourrait bien redéfinir les règles du marché. Les joueurs néerlandais, soutenus par une association déterminée, semblent prêts à en découdre. Reste à savoir si Sony pliera sous la pression, ou si cette affaire se transformera en une longue et coûteuse bataille judiciaire.
Un problème propre à Sony
Mais au fait, pourquoi Microsoft et Nintendo ne sont-ils pas concernés par ce type de poursuites ? La réponse est simple : les concurrent de PlayStation permettent encore la vente de codes de jeux numériques via des revendeurs tiers. Résultat : leurs écosystèmes restent plus compétitifs et moins verrouillés.
Vers un bouleversement du marché ?
Ce n’est pas la première fois que Sony se retrouve dans le viseur de la justice pour ces pratiques. En 2023, un recours collectif de 5 milliards de livres a été déposé au Royaume-Uni sur le même motif. Si les tribunaux donnent raison aux plaignants, Sony pourrait être contraint de revoir entièrement sa politique de vente en ligne. Les conséquences pour le marché du jeu vidéo numérique pourraient être immenses.
Alors que l’industrie tend vers un avenir 100 % dématérialisé, ces affaires posent une question cruciale : sans jeux physiques, comment s’assurer que les prix restent justes ? Pour l’instant, l’issue de ce procès reste incertaine, mais une chose est sûre : les joueurs n’ont pas dit leur dernier mot.