PlayStation Plus : Sony déçoit (encore) ses abonnés avec cette annonce
Sony vient de briser les derniers espoirs des abonnés PlayStation Plus : les exclusivités maison ne seront toujours pas disponibles dès leur sortie. Une décision qui fait grincer des dents et qui soulève une question brûlante — le service vaut-il encore vraiment le coup ?
Alors que le marché des services d’abonnement évolue rapidement, Sony continue de tracer sa propre voie avec le PlayStation Plus. À contre-courant d’un Xbox Game Pass qui mise sur la générosité immédiate, la firme japonaise reste fidèle à sa politique : les blockbusters maison, ce ne sera pas pour tout de suite. Les joueurs espéraient un revirement. Ils auront surtout eu droit à une confirmation catégorique.

Crédit image : Sony
Un refus clair, net et assumé
Interrogé par le journaliste Stephen Totilo de Game File, Nick Maguire, vice-président des services mondiaux chez Sony Interactive Entertainment, a été limpide. Les jeux PlayStation Studios n’arriveront pas sur le service le jour de leur sortie, et ce n’est pas prêt de changer. « Nous sommes restés fidèles à notre stratégie : ne pas intégrer de jeux first-party en day one« , a-t-il déclaré. Une ligne de conduite que Sony juge « très efficace » pour sa plateforme.
Cette stratégie repose sur un équilibre que Sony estime gagnant :
- Des ajouts de jeux propriétaires au moins 12 à 18 mois après leur sortie
- Un accent mis sur des titres indépendants ou tiers disponibles dès le premier jour
- Une offre rétro, des démos, et des classiques pour enrichir les catalogues Extra et Premium
Une formule que Maguire qualifie de complémentaire et « parfaitement adaptée » à l’écosystème PlayStation. « Si l’occasion se présente d’intégrer six ou sept jeux qui en valent la peine, nous le ferons« , nuance-t-il, laissant entrevoir une certaine souplesse… mais pas pour les exclusivités majeures.
Une communauté divisée et désabusée
La réaction des joueurs ne s’est pas fait attendre, notamment sur Reddit. Le sujet a rapidement suscité des débats enflammés :
« C’est pour ça que j’achète encore mes jeux. PS Plus, c’est un bon service de location, mais ça reste de la location« , écrit un utilisateur.
« Ils retirent même leurs propres jeux sans prévenir. C’est incompréhensible« , s’indigne un autre.
Derrière cette déception, une frustration latente s’exprime : beaucoup estiment que Sony n’en fait pas assez pour valoriser ses abonnements les plus coûteux. La rotation constante du catalogue, même pour les titres propriétaires, n’aide pas à apaiser les tensions. Et malgré quelques belles surprises côté indépendants — comme Animal Well, Sea of Stars ou encore FBC: Firebreak, récemment sorti Day One sur le PS Plus — le sentiment d’injustice persiste.
Un modèle figé face à une concurrence agressive
En refusant de proposer ses grosses sorties dès le lancement, Sony prend le contre-pied de Microsoft, dont le Game Pass s’est bâti une réputation grâce à ses lancements simultanés de productions maison. Pour de nombreux analystes, ce choix pourrait freiner l’élan du PlayStation Plus, surtout à l’heure où les prix des abonnements continuent d’augmenter.
Pour autant, Sony ne semble pas ressentir le besoin de changer de cap. « Il y a toujours un moment idéal pour qu’un jeu rejoigne le service, lorsqu’il est prêt à toucher une audience plus large« , estime Nick Maguire. Une philosophie long-termiste qui tranche avec la logique d’immédiateté qui domine aujourd’hui le marché.
Un PlayStation Plus en quête de sens
Le service a pourtant montré quelques signes encourageants récemment, avec des ajouts day one de titres tiers ou indés de qualité. Une tendance qui pourrait s’amplifier à l’avenir. Mais sans les mastodontes de la maison PlayStation comme Spider-Man 2, Horizon Forbidden West ou The Last of Us Part III (le jour où il arrivera), difficile de rivaliser pleinement avec l’offre concurrente.
En campant sur ses positions, Sony mise sur la valeur perçue de ses jeux. Un pari risqué à l’heure des services omniprésents et des abonnements omnipotents. Mais peut-être aussi, une stratégie de préservation de ce qui fait encore le charme du jeu vidéo à l’ancienne : attendre, acheter, savourer. Reste à savoir si les joueurs accepteront encore longtemps de payer plus pour avoir moins… et plus tard.