Hideo Kojima estime que la création de jeux 100% IA serait judicieuse dans ce cas précis
Visionnaire, provocateur et toujours en avance sur son temps, Hideo Kojima a une nouvelle fois surpris la sphère vidéoludique : lors de la Brazil Game Show 2025, le créateur de Metal Gear Solid et Death Stranding a déclaré que certains types de jeux pourraient bientôt être entièrement générés par l’intelligence artificielle. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, il y voit un réel intérêt pour l’avenir de l’industrie.
Connu pour ses réflexions aussi philosophiques que technologiques, Hideo Kojima ne cesse d’interroger la frontière entre l’humain et la machine. À l’occasion d’une interview accordée à Rolling Stone Brasil, le maître japonais a livré une analyse aussi lucide que passionnée sur l’avenir du développement vidéoludique et la place que pourrait y occuper l’IA.
Crédit image : Kojima Productions
L’IA au service des remakes et des suites
C’est avec une franchise désarmante que Kojima a formulé sa prédiction : à l’avenir, les remakes et les suites seront créés par l’intelligence artificielle. Une déclaration qui pourrait sembler provocatrice, mais qui s’inscrit dans une réflexion beaucoup plus profonde sur l’état actuel de l’industrie.
Pour le créateur nippon, ce scénario ne relève pas de la science-fiction dystopique, mais d’une évolution logique face aux pratiques commerciales dominantes. Selon lui, confier ces productions dérivées à l’IA permettrait de :
- Libérer les talents créatifs humains des tâches répétitives liées aux franchises existantes
- Répondre à la demande constante de suites et de remakes tout en préservant l’énergie créative pour de nouveaux projets
- Optimiser la production de ces contenus dérivés sans compromettre la vision artistique des œuvres originales
Dans une autre interview accordée à Wired, Kojima a d’ailleurs précisé sa position en des termes sans équivoque : il considère l’IA comme un ami, un allié précieux. Son objectif ? Utiliser cette technologie comme un outil pour éliminer les tâches fastidieuses qui alourdissent le processus créatif. Une approche pragmatique qui tranche avec les discours alarmistes sur le remplacement des créateurs par les machines.
Des points de vue divergents dans l’industrie
La vision d’Hideo Kojima s’inscrit dans le débat plus large sur les jeux entièrement générés par IA, un sujet qui divise profondément la communauté des développeurs. Strauss Zelnick, PDG de Take-Two Interactive, avait notamment qualifié de « la chose la plus stupide qu’il ait jamais entendue » l’idée selon laquelle l’IA permettrait de réduire les coûts de développement ou les effectifs.
Pourtant, les faits semblent parfois contredire ce discours optimiste. Les récents licenciements chez Microsoft, où plusieurs employés auraient été remplacés par des systèmes d’IA, témoignent d’une réalité plus complexe. De même, Les repreneurs d’Electronic Arts misent des milliards sur cette technologie, convaincus qu’elle transformera durablement le marché.
Dans un secteur où les questions autour de l’IA suscitent autant d’espoir que d’inquiétude, la position de Kojima offre une perspective rafraîchissante : ni technophobe ni naïvement enthousiaste, mais pragmatique et résolument tournée vers l’avenir. Sa conviction ? La technologie doit rester au service de la créativité humaine, sans jamais laisser les algorithmes dicter les choix artistiques fondamentaux. Une approche équilibrée qui pourrait bien définir l’avenir du jeu vidéo.
