Ce pays est sur le point d'instaurer une taxe de 8% sur les jeux vidéo violents comme GTA 6
Le Mexique dégaine une nouvelle arme contre la violence : une taxe de 8% sur les jeux vidéo jugés violents. Et devinez qui se retrouve dans la ligne de mire ? Le futur mastodonte de Rockstar, GTA 6. Une décision qui fait déjà trembler les manettes (et les portefeuilles).
Officiellement, le gouvernement mexicain veut protéger la jeunesse et financer des programmes d’aide psychologique. Officieusement, cette mesure ressemble à une tentative un peu maladroite de rendre le virtuel responsable des dérives du réel. Entre débats moraux, soupçons politiques et explosion des prix, le pays tout entier s’interroge : faut-il vraiment taxer la violence virtuelle pendant que les cartels, eux, continuent de jouer en mode libre ?

Crédit image : Rockstar Games
Une taxe de 8% approuvée par les députés mexicains
Le 17 octobre, la Chambre des députés du Mexique a voté une taxe de 8% sur les jeux vidéo violents, et tous les jeux estampillés C (18+) et D (réservé aux adultes) selon le système mexicain de classification des contenus vidéoludiques. Le Département du Trésor justifie cette décision par des études qui établiraient un lien entre jeux vidéo violents et comportements agressifs chez les adolescents, évoquant également des effets psychologiques négatifs tels que l’isolement et l’anxiété. Toutefois, la présentation budgétaire n’a fourni aucune référence scientifique concrète pour étayer ces affirmations.
Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat mexicain, avant la date butoir du 15 novembre. Le projet de loi soulève encore certaines interrogations. En effet, la version actuelle ne précise pas clairement si la taxe s’appliquera :
- Aux versions physiques et numériques des jeux
- Aux abonnements de type Game Pass ou PlayStation Plus
- Aux DLC et contenus additionnels
- Aux microtransactions in-game
Les législateurs devront clarifier ces points avant la mise en œuvre, prévue pour 2026.
Une mesure au nom de la santé publique
Cette initiative s’inscrit dans un contexte social particulièrement tendu au Mexique, qui affiche un taux de criminalité extrêmement élevé. Le gouvernement présente cette mesure comme un outil de prévention : les recettes générées serviraient à financer des programmes d’aide destinés aux personnes souffrant de troubles psychologiques et sociaux attribués à l’usage excessif de jeux vidéo.
Mais pour les acteurs du secteur, cette nouvelle taxe risque avant tout de pénaliser les joueurs mexicains et de ralentir les investissements étrangers dans un marché vidéoludique en pleine expansion. L’industrie rappelle qu’aucune étude sérieuse n’a jamais établi de lien direct entre violence virtuelle et violence réelle. En s’attaquant aux jeux plutôt qu’aux causes profondes de la criminalité, le gouvernement donne l’impression de désigner un bouc émissaire commode plutôt que d’affronter la véritable menace : les cartels qui gangrènent le pays depuis des décennies.
GTA 6 pourrait devenir le jeu le plus cher de l’histoire du Mexique
Lorsque la nouvelle taxe de 8% entrera en vigueur, elle s’ajoutera à la TVA mexicaine de 16% déjà existante, portant la charge totale à près de 24% de taxes sur certains jeux. Et devinez quel blockbuster pourrait être l’une des premières victimes de cette mesure ? GTA 6, évidemment. Le timing est d’ailleurs cruellement ironique : la sortie de GTA 6 est programmée pour le 26 mai 2026, soit pile au moment où la taxe pourrait entrer en vigueur.
De quoi faire grimper encore davantage le prix hallucinant de GTA 6, qui suscite déjà la polémique. Le jeu a été listé à 104,99 € par un revendeur européen, un tarif qui dépasse largement les standards des titres AAA, habituellement compris entre 70 et 80 euros. Avec cette taxe supplémentaire, GTA 6 pourrait tout simplement devenir inabordable pour de nombreux joueurs mexicains. En attendant d’en connaître le prix final, les fans peuvent toujours se consoler en (re)découvrant le second trailer de GTA 6, qui lui, reste gratuit… pour le moment :