Battlefield s'apprête à copier Call of Duty sur ce point, et ce n'est pas une bonne nouvelle
Depuis toujours perçu comme l’alternative plus ambitieuse et spectaculaire à Call of Duty, Battlefield pourrait bien suivre les traces de son rival… mais pas forcément pour le meilleur. Une rumeur venue tout droit des coulisses de l’industrie laisse entendre qu’EA prépare une stratégie qui risque de bouleverser l’identité de la licence.
L’annonce vient de tomber : Electronic Arts envisagerait de transformer Battlefield en franchise annuelle, à l’image du modèle adopté depuis des années par Call of Duty. Derrière cette volonté se cache l’idée d’installer un roulement entre plusieurs studios, afin d’assurer une sortie chaque année. Une orientation qui pourrait rapporter gros, mais aussi fragiliser ce qui fait la force de la saga.

Crédit image : Dice
Un modèle économique copié sur Call of Duty
Selon l’analyste Michael Pachter, Byron Beede, le directeur général de la franchise Battlefield, lui aurait confié qu’EA travaille activement à transformer Battlefield en une franchise annuelle. L’information a été révélée dans le dernier épisode de l’émission Pachter Factor.
Battlefield GM Byron Beede told Industry analyst Michael Patcher that the goal is to make Battlefield an Annual Title in 5-6 years.
"Their goal is 3 studios making Battlefield on a 3-year basis, so they can get to Battlefield annually", Patcher said. "It's going to take 5 or 6… pic.twitter.com/Nsp4sswEy5 — Battlefield Wire (@TheBFWire) August 17, 2025
L’idée serait de multiplier les univers, en explorant à la fois les conflits modernes, les guerres historiques ou encore des concepts plus originaux comme Battlefield Hardline. Pour y parvenir, EA souhaiterait orchestrer le développement autour de trois studios travaillant simultanément sur des projets distincts, chacun disposant de trois ans pour mener à bien son opus.
Cette approche reproduirait fidèlement le système éprouvé d’Activision avec Call of Duty, où les studios Treyarch, Infinity Ward et Sledgehammer Games se relaient pour assurer une cadence de publication annuelle. Les studios pressentis pour cette rotation seraient :
Un pari risqué pour la qualité
Si la stratégie d’Activision a largement fait ses preuves sur le plan financier, elle n’est pas exempte de critiques : fatigue des joueurs, répétitivité des mécaniques, et surtout une impression d’innovation au ralenti.
La franchise Battlefield, quant-à-elle, s’est toujours distinguée par ses expériences ambitieuses et techniquement impressionnantes, nécessitant traditionnellement des cycles de développement de 2 à 3 ans. L’adoption d’un rythme annuel soulève donc des préoccupations légitimes concernant la qualité future des productions :
- Des sorties précipitées risquant d’aggraver les problèmes techniques déjà fréquents.
- Un manque de vision artistique, chaque studio cherchant à livrer son jeu dans les temps.
- Une dilution de l’identité de la licence, au profit d’une production en série.
Rassurons-nous immédiatement : cette transformation ne se ferait pas du jour au lendemain. Pachter précise que cette cadence annuelle ne verrait le jour qu’entre 2030 et 2031, soit dans 5 à 6 ans. Cette échéance laisse théoriquement le temps aux équipes de développement de s’organiser et de perfectionner leur processus créatif.
Une communauté encore marquée par le désastre de Battlefield 2042
Il est impossible d’évoquer l’avenir de la franchise sans rappeler l’épisode traumatisant de Battlefield 2042. Ce volet, lancé en novembre 2021, avait provoqué un tollé général avec ses bugs majeurs, son manque de contenu et ses choix de design controversés. L’ampleur de cet échec avait contraint EA à une remise en question profonde et à prolonger exceptionnellement le cycle de développement pour permettre aux équipes de retrouver la formule gagnante.
Et cela semble porter ses fruits avec le prochain opus : le reveal du mode multiplayer de Battlefield 6 promet un retour aux fondamentaux, avec des classes retravaillées, un mode créatif et une approche plus ambitieuse. Le nouveau titre, qui cartonne déjà lors de sa phase bêta, semble avoir tiré les leçons du passé.
Il faut garder à l’esprit que rien n’est officiel. Michael Pachter pourrait avoir mal interprété ses échanges, et EA n’a pas encore confirmé cette orientation. L’avenir de la licence dépendra aussi de la réception de Battlefield 6, prévu pour le 10 octobre sur PS5, Xbox Series X|S et PC. Si le jeu parvient à captiver durablement ses joueurs, l’éditeur pourrait finalement renoncer à imposer ce rythme annuel. En attendant, cette rumeur alimente déjà un débat brûlant dans la communauté : faut-il vraiment sacrifier la qualité sur l’autel de la régularité ?